Home Blog

Pour un Sourire d Enfant...

(08-10-2008) Écrit par Sandra

En quelques mots, je souhaite vous parler de l ONG Pour un Sourire d Enfant que jai eu la chance de visiter avant hier a Phnom Penh... Contexte A quelques 10e de minutes a velo du centre de la capitale cambodgienne se trouve les 12 hectares couverts par la decharge publique de l agglomeration. C est une chose d en parler, cela en est une autre d avoir ses deux pieds dedans. Chaussee de bottes, on marche sur des montagnes de detritus dont tout ce qu il y avait de recuperable l a deja ete. Toutes ces ordures restantes ont eu le temps de macerer sous la chaleur etouffante de la capitale. Lorsqu elles arrivent sur la decharge, aplanies par des buldozers, elles sont en etat de decomposition avance. Il est difficile d imaginer alors le vrombissement des millions de mouches qui vous entourent et volent dans tous les sens, l odeur pestilentielle et entetante, la chaleur, le grouillement des vers, la viscosite et les miasmes dans lesquels on s enfonce. En pleine saison des pluies, je laisse a votre imagination le soin d imaginer le tableau... Avant que l association ne voit le jour en 1995, les enfants travaillaient dans ces conditions et souffraient de carences - retard de croissance important, depigmentation capillaire, etc...- et le corps montrant de nombreuses plaies purulentes. Une enquete realisee il y a 5-6 ans a montre que 2000 familles vivaient et travaillaient ainsi en fouillant les detritus a la recherche d aluminium, plastique, carton... tout ce qui peut etre rachete par les entreprises de recyclage vietnamiennes. Ces dernieres annees, on assiste a un afflux massif de familles ayant quitte leurs campagnes apres en avoir vendu le terrain a des societes chinoises qui souhaitent monter des usines. Le gouvernement a cesse de communiquer la realite sur les conditions de vie dans la capitale pour ces personnes sans ressources, autrement dit, certaines arrivent encore pensant trouver un espoir. De fait, les loyers des cases montees en pilotis dans les marecages de la decharge ont triple passant a 30$  mensuels pour les 3 a 4 familles de 5 a 6 personnes chacune, pouvant etre abritees par paillotte. Mais un autre probleme va se poser sous peu : une societe japonaise envisage de racheter la decharge pour en faire une usine de recyclage. Alors la question se pose, comment vivront toutes ces familles quand les 2 a 3$ de revenus quotifdiens obtenus en travaillant de 5.00 a 18.30 - parfois la nuit- seront supprimes? Certains sont parvenus a s en sortir et a changer de metier, comme le pere d une eleve de PSE chauffeur de taxi a present. Il loue son tuk-tuk 2.50$ par jour... une fortune! On comprend a present le prix propose aux clients, il sert a assurer les frais inherents a la journee qui commence... Un autre facteur intervient, l heroine. Elle est offerte aux enfants et ado pour ameliorer leurs 'rendements' sur la decharge. Mais des que l addiction et le manque se fait sentir, les prix s affichent, entrainant aussi dans son sillage des problemes de delinquances. Je n ai pas plus d informations sur ce sujet a present. Leur proportion, en baisse ou en recul, leur prise en charge... Infrastructures et fonctionnement interne Lors du montage de l association, ce sont aux enfants que les fondateurs Christian et Marie-France ont demande les priorites. 1. Un repas par jour 2. Etudier pour s en sortir. Aujourd hui le centre accueille 3000 enfants qui autrement travailleraient sur la decharge situee a 1 km de la. Il y a egalement une maternelle juste a cote de la decharge, entre les paillottes, pour permettre aux meres d eviter de devoir ammener avec elles leurs plus jeunes enfants. Cela fonctionne car pour survivre au quotidien, les familles recoivent des sacs de riz en compensation de l argent que leur rapporterait le travail de leurs enfants. Le centre accueille egalement 80 jeunes filles souffrant de problemes familiaux dans un pensionnat. Les garcons etant places dans des familles d accueil. Le centre accueille les enfants dans des classes de rattrapage pour une mise a niveau leur permettant, soit de continuer dans une ecole publique ou a l universite -les couts scolaires et de frais de vie etant supportes par l ONG- soit de recevoir dans le centre meme une formation a 21 metiers differents. Les professeurs sont khmers, les benevoles assurant au besoin le transfert de competences et ne se substituant en aucun cas aux acteurs locaux. La journee commence a 6.30 avec un petit-dejeuner, une douche et le lavage de leur uniforme d ecolier, l eau etant indisponible et trop chere dans leur famille -alors l eau potable... . Le centre dispose d une bibliotheque, un centre internet avec 2-3 ordinateurs, une infirmerie, une cantine pour le petit dejeuner et le repas du midi, une salle de couture pour la confection des uniformes et de souvenirs pour le magasin destine aux visiteurs. Ce sont les mamans des eleves qui sont embauchees dans la cuisine et la salle de couture. Leur contrat est d une duree de 1 an pour faciliter le roulement entre elles. Elles ne touchent que la moitie de leurs revenus, l autre moitie leur etant remise lors de leur depart, ceci afin de ne pas les laisser sans ressources et leur permettre de se lancer dans un petit business. Les cours tout comme le travail des mamans, se deroulent de 8.00 a 11.30 et de 14.00 a 17.00, du lundi au vendredi, et le samedi matin pour les mamans qui le souhaitent. Mes sentiments... Que dire si ce n est le bonheur de voir comment certaines personnes ecoutant leur humanite transforment leurs sentiments en volonte, leur volonte en paroles et leurs paroles en actions. Et avec quelle ampleur! Avec quels resultats! La joie d ecouter un eleve rencontre a velo qui m expliquait, dans un anglais parfait, comment il travaillait sur la decharge et comment aujourd hui il integre l universite pour devenir architecte... Un bonheur plein d espoir de voir que seulement en acceptant d ouvrir ses yeux, en se sentant implique dans le monde qui nous entoure, on peut endiguer certaines derives du systeme dit ''moderne''. Juste de l envie et un peu de courage pour avancer. Je peux vous assurer que je ne regarde plus ma poubelle de la meme maniere a present. J ai une pensee pour toutes ces personnes et un pincement au coeur a chaque fois que je dois y deposer quelque chose. Pour mieux connaitre cette ONG je vous renvoie a leur site internet , et n oubliez pas que vos dons de soutien sont deductibles de 75 a 66% de vos impots. Merci Coluche.

Voir/ajouter des commentaires (0)